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L’accompagnement plutôt que le démantèlement

Lettre cosignée la TOMS

MONTRÉAL, 14 déc. 2020 / Journal de Montréal /

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Des organismes qui ont au cours des derniers mois eu un lien avec les habitants et les habitantes du campement Notre-Dame, à savoir le Comité BAILS, CACTUS Montréal, Chez Stella et la Table des organismes communautaires montréalais de lutte contre le sida (TOMS) dénoncent le démantèlement brutal et abusif qui s’est tenu au matin du 7 décembre.  

Nous dénonçons en premier lieu l’opération policière. Plutôt que de permettre aux intervenants qui ont côtoyé quotidiennement les campeurs de les accompagner, la ville a décidé de les déloger par l’intervention violente de tout un arsenal de policiers et de policiers anti-émeutes. 

Mesures inhumaines

La ville a donc choisi l’intimidation plutôt que l’accompagnement. Elle a isolé les campeurs de leur réseau de solidarité tout en les dépossédant du lieu de vie qu’ils ont collectivement organisé et qui leur permettait de vivre avec un minimum de dignité. 

Nous dénonçons le fait que la ville ait proposé aux campeurs de se départir de leurs effets personnels pour l’hiver et de les entreposer dans un conteneur. Ils ne pourront conserver avec eux que l’équivalent de deux sacs d’épicerie d’effets personnels pour tout l’hiver. Cette mesure inhumaine entraînera des conséquences catastrophiques sur leurs conditions de vie. 

Le démantèlement n’est pas une solution à l’itinérance. Celui-ci aggrave la situation dans laquelle se trouvent les personnes qui ne souhaitent pas être confinées dans les conditions qu’offrent les hébergements d’urgence montréalais. Le manque d’intimité et les sévères restrictions qui y sont imposées rebutent la majorité des personnes qui y sont contraintes. En ce sens, l’hébergement d’urgence, s’il répond à certains besoins, ne constitue pas non plus une solution à l’itinérance. 

Mauvaise cible

En démantelant le camp, la ville se trompe de cible. Devant l’ampleur de la catastrophe locative en cours, le choix de la ville vise plutôt à cacher les effets embarrassants des molles actions en matière d’accessibilité à des logements abordables et qui permettent aux résidents les plus marginalisés de Montréal de vivre décemment. 

Nous dénonçons le surinvestissement dans des opérations policières et le choix de financer des solutions temporaires d’hébergement au détriment de projets de long terme comme du logement social adapté aux besoins des personnes dans la rue. 

Nous défendons la mission des organismes communautaires en contact et à l’écoute des personnes en situation d’itinérance qui tentent de trouver des solutions qui correspondent à leur besoin plutôt que des solutions clé-en-main déconnectées des réels enjeux. 

Le Comité BAILS

CACTUS Montréal

Chez Stella

La Table des organismes communautaires montréalais de lutte contre le sida

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